Le pré Saint-Jean, plateau de Payolle


Montagne
Histoire du site avant la seconde guerre mondiale

Le site concerné se situe à Payolle (commune de Campan) dans la moyenne montagne pyrénéenne. Il s'agit d'un petit plateau localisé au dessus de Bagnères-de-Bigorre entre le col d'Aspin et le col du Tourmalet.

Avant la Seconde Guerre mondiale, ce site était connu pour son activité agro-pastorale mais aussi ses sites d'extraction de marbre.

L'activité agro-pastorale perdure mais la création d'un lac sur le site en 1970 a permis le développement de l'activité touristique tandis que les sports d'hiver (ski de fond, luge, raquettes) se sont développées aussi à la même période.

Le maire de Campan, sous l'autorité du sous-préfet de Bagnères puis des troupes de montagne austro-allemandes (gebirgsjägers) à partir de la fin de l'année 1942.

Des granges ou des cabanes de bergers mais cela repésentait un risque pour ceux qui leur offraient le gîte. Ainsi, le maire de Banios Eugène Sarrat et son cousin Jean Dabat qui avaient mis à disposition des granges pour les maquisards ont été arrêtés le 29 mai 1944 et déportés au camp de Neuengamme où ils ont péri tous les deux.

Utilisé à plusieurs reprises comme refuge par le maquis de Bagnères créé au printemps 1943, il est surtout connu pour les évènements qui y ont eu lieu à l'été 1944.

Une centaine de résistants a pu passer sur ce site, 70 au minimum. Le chef du maquis bien sûr : Maurice Bénézech (Bernard)

Les résistants étaient des civils français soutenus par une trentaine de "guerilleros" espagnols. Parmi les Français, il y avait beaucoup de réfractaires au STO mais aussi des ouvriers, artisans ou paysans et plusieurs femmes qui jouaient notamment le rôle de "courrier".

Le principal évènement en rapport avec ce lieu est le combat du maquis de Payolle le 10 juillet 1944 :

- après les massacres du 11 juin où un détachement motorisé de la Division Das Reich tue 62 personnes entre Tarbes et Bagnères, les maquisards se replient dans des granges de montagne et notamment à Payolle.

- le 10 juillet, le 116e régiment de la Wehrmacht stationnée à Lannemezan lance l'assaut vers 5h du matin et tente une manoeuvre d'encerclement des maquisards opérée notamment depuis les pentes de l'Arbizon Pour approcher au plus près les maquisards, les soldats se dissimulent derrière des troupeaux de moutons! L'essentiel des combats se déroule au pré Saint-Jean et le chef du maquis, Maurice Bénézech alias Bernard, donne l'ordre de repli vers 14h. Le bilan est lourd : 11 morts tués au combat et 5 prisonniers dont 3 seront fusillés, après avoir été torturés, à Capvern quelques jours plus tard.

Un quotidien difficile où il fallait perpétuellement se cacher, trouver à se nourrir et à se vêtir d'où quelques "coups de mains" organisés pour s'équiper dans les réserves des groupements de travailleurs étrangers (Villa Henrique à Bagnères GTE 525).