Camp de Sachsenhausen


Camp de concentration
Histoire du site avant la seconde guerre mondiale

Le 1er camp, Orianenburg a été installé dans une brasserie désaffectée. Mais le camp de Sachsenhausen, agrandissement d’Orianenburg a été créé par le défrichement d’un site dans un quartier d’Orianenburg.

Entre 1945 et 1950, les Soviétiques récupèrent le camp pour y interner les allemands nazis. 60 000 prisonniers y seront internés dont près de 12 000 meurent de maladie et de faim.

À partir de la création de la République Démocratique Allemande (RDA), l’Armée Nationale du peuple en fait un camp d’entrainement militaire, ce qui occasionne la destruction de nombreux sites (crématoire).

En 1961, il devient un lieu de mémoire de la lutte contre le fascisme.

En 1990, il devient aussi un lieu de souvenir, de rencontre et d’échange.

La SS, d’autant que ce camp était proche de l’inspection des camps (IKL) et qu’il servait de camp modèle et de camp de formation pour les futur commandant de camp de concentration.

L’entrée du camp est une grande bâtisse, servant de poste de surveillance, avec la maxime « Arbeit macht frei » sur le portail.

C’est un camp en forme de triangle et toutes les baraques étaient alignées en arc de cercle face à la tour d’entrée armée, derrière la place d’appel (photo 2) et le couloir des marcheurs (kommando punitif pour l’essai des chaussures destinées à l’armée allemande). Le camp était entouré de barbelés et d’un chemin de sécurité que les détenus avaient interdiction de franchir sous peine de mort. Il y a une prison et un grand bâtiment pour la cuisine. On y trouvait aussi une caserne SS et une usine d’armement.

Une partie un peu éloignée au fond du camp était consacrée aux prisonniers de guerre russes et à l’extermination (couloir pour fusiller et procéder à des pendaisons, chambre à gaz et crématoires).

Le premier camp ouvre le 20 mars 1933 à Orianenburg pour briser l’opposition politique puis le 12 juillet 1936 il s’agrandit avec la création de Sachsenhausen.

Il est en activité du 12 juillet 1936 au 22 avril 1945 (date de sa libération par les troupes soviétiques).

Les internés étaient des détenus politiques allemands puis de plus de 20 nationalités, dont des Français. Des juifs y ont aussi été internés après la nuit de cristal (9 novembre 1938). Il y avait aussi des prisonniers de guerre russes.

Prévus pour 8 à 10 000 détenus, il en comptera plus de 65 000 en 1945 (les immatriculations montre que près de 140 000 détenus y ont transité, dont 13 000 femmes). Près de 30 000 prisonniers ont évacués au cours des marches de la mort début avril 1945. Les chiffres sont sujets à caution, ne comptabilisant pas les évacués des camps de l’Est en 1945, ni les prisonniers de guerre russes exterminés, ni les victimes de la Gestapo.

Les conditions de vie y sont difficiles : l’alimentation comme le repos manquent. Les appels sont des moments longs et difficiles qui servent autant à compter les détenus qu’à les affaiblir et les faire mourir. Les baraques sont surpeuplées et ils doivent dormir à plusieurs par lits. Les conditions d’hygiènes sont insuffisantes et favorisent la prolifération des maladies : peu de temps à y consacrer, Une petite salle sert de washraum (« salle de bain ») mais les hommes sont trop nombreux, il n’y a pas de savon ni de serviette et il sert de morgue aux cadavres de la nuit. Les hommes souffrent de dysenterie et il n’y a pas assez de place aux toilettes.

La surveillance du camp est assurée par la SS mais les détenus sont encadrés par d’autres détenus choisis par les SS et qui sont souvent aussi cruels que les SS. Les détenus subissent de nombreuses punitions et vexations et ne sont jamais tranquilles. Par exemple, les barbelés sont le lieu d’un petit jeu cruel des SS : ils jetaient la casquette d’un détenu sur le sable devant les barbelés : s’il allait la chercher, on lui tirait dessus, s’il n’avait pas de casquette il était lourdement sanctionné Les détenus sont soumis au travail forcé. Le travail est important car il détermine la survie. Il existe de nombreux Kommando : pour l’entretien du camp (voir photo du rouleau de planierung, terrassement), son administration (secrétariat des bureaux) le travail dans les usines de guerre proches…

Un des pires Kommando est celui des marcheurs, le Schuhläufer ou marche forcée : des hommes chargés d’un lourd paquetage doivent marcher, courir, sauter… toute la journée sur une piste faite de différents matériaux autour de la place d’appel pour essayer les chaussures destinées à l’armée allemande. C’est un kommando particulièrement meurtrier en raison de l’attitude des SS qui le surveillent, de la dureté physique pour des êtres mal nourris et des blessures qu’il entraîne alors qu’il n’y a ni hygiène, ni réels soins médicaux. On y procède aussi à des expérimentations médicales sur les détenus devenus cobayes humains. En raison de la proximité de l’inspection des camps (IKL), c’est à Sachsenhausen que sont testés les premiers camions à gaz destinés à éliminés les juifs et les inaptes de façon plus rapide, efficace et industrielle, mais aussi moins traumatisante pour leur bourreaux. À partir d’avril 1941, les détenus trop faibles sont éliminés (opération 14f13 d’euthanasie).

J. Billig estime à 84 000 le nombre de victimes mais le tribunal soviétique qui juge les responsables du camp en 1947 l’estime à près de 200 000 morts.

De nombreuses personnalité politique ont été incarcérée à Sachsenhausen compte tenue de sa proximité avec Berlin et de la présence de l’Inspection des camps (IKL). Le pasteur Niemöller y a été interné de (auteur du poème Quand ils sont venus chercher sur les discriminations dans l’Allemagne nazie) Paul Reynaud, président du conseil du gouvernement français en 1940. Il démissionne en juin 1940 suite à l’invasion de la France par l’armée allemande, laissant le pouvoir au Maréchal Pétain. Surveillé et assigné à résidence, il est arrêté par les forces allemandes après l’occupation totale du territoire de la France (novembre 1942) et interné à Sachsenhausen. Georges Mandel, homme politique et résistant français, ministre ne 1940.