Moulet

Jules Moulet

Né à Marseille

Mort à Signes


Jules Moulet, alias "Bernard", est né le 9 juillet 1899, à Marseille, dans une famille bourgeoise. Très tôt, il exprime son engagement patriotique, en s’engageant comme pilote, dans l’aviation française, à seulement 18 ans. Il est honoré de la Croix de Guerre, une distinction remise pour conduite exceptionnelle, pour ses multiples missions, au cours de la Première Guerre mondiale. Au retour de guerre, il crée une entreprise de Travaux Publics qui devient rapidement prospère. En 1939, il est de nouveau mobilisé, affecté sergent-chef d’une des compagnies de l’Air de la base de Salon de Provence, toujours comme pilote. Il est démobilisé le 1 juillet 1940. Moulet refuse immédiatement l’armistice de Pétain. Il ne veut pas céder devant le nazisme et n’accepte pas de voir le gouvernement de Vichy collaborer avec l’occupant. Il décide de rentrer dans la Résistance et prend « Bernard » comme surnom. En janvier 1941, il rejoint le MNL, « Mouvement de Libération Nationale » qui deviendra « Combat », un mouvement majeur de la Résistance Sud. Il choisit alors de sacrifier son entreprise pourtant florissante, refusant de travailler pour Vichy. La Résistance devient son combat, ainsi que celui de sa femme, Simone Teste, qui transmettra des lettres importantes de la Résistance à des personnes sûres et s’occupera de la distribution de la presse clandestine. Au début, il s’occupe essentiellement du ROP (Recrutement-Organisation-Propagande) au sein du mouvement, où il recrute de nouveaux résistants notamment parmi ses relations. Il devient chef de secteur. Puis, il intègre la NAP (Noyautage Administrations Publiques), une organisation créer par des membres de « Combat », pour infiltrer les administrations françaises telles que les préfectures, la police ou encore les chemins de fer. Jules Moulet devient alors chef du NAP des Bouches du Rhône. Jules Moulet utilise ses capacités de dessinateur pour faire du renseignement afin d’aider les Alliés (Croquis d’usines occupées, de la prison des Beaumettes, des fortifications allemandes). L’aviation Alliée a pu détruire une partie de la base de Mourepiane, grâce à des plans qu’il a transmis. Il fait également des actes de sabotages dans des usines. La répression devient de plus en plus forte mais Moulet et toute la Résistance continuent, malgré la dangerosité de se réunir en prenant de très nombreuses précautions. Il échappe à plusieurs arrestations. Au sein de « Combat », ses responsabilités s’accroissent. La trahison est de plus en plus courante, de nombreuses filières de la Résistance sont remontées par les SS. Durant l’été 1944, « Erick » un officier français venant d’Algérie est parachuté pour les besoins de la future libération. Il trahira toute la Résistance Marseillaise, pour de l’argent. Le 13 juillet 1944, Jules Moulet est donc arrêté, alors qu’il allait prévenir un ami. Il est transféré au siège de la Gestapo. Il est interrogé, torturé mais ne livre aucun nom. Enfermé aux Beaumettes, il sort le 18 juillet 1944, pour être fusillé à 45 ans, avec plusieurs autres résistants, dans un vallon près de Signes. Aujourd’hui, une rue porte son nom à Marseille, la Rue Jules Moulet dans le sixième arrondissement pour perpétuer sa mémoire.