Signes


Espace isolé
Histoire du site avant la seconde guerre mondiale

Avant la Seconde Guerre mondiale, Signes était un village agricole qui vivait de ses champs et de ses forêts. Le Vallon de Signes était inhabité.

Dès la fin de la Seconde guerre Mondiale, un hommage est rendu à chaque fusillé et le 21 septembre 1944 eurent lieu des obsèques nationales au cimetière Saint-Pierre de Marseille en présence du commissaire régional Raymond Aubrac, pour les neuf fusillés dont les corps avaient été ramenés à Marseille. Puis les corps furent remis à la disposition des familles qui désiraient les inhumer dans leur caveau familial.

Depuis les massacres, chaque année a lieu une cérémonie commémorative le 18 juillet au Charnier de Signes en hommage aux fusillés, et à toutes les victimes de cette guerre.

Aujourd’hui, Signes est une nécropole nationale et on peut y trouver une plaque commémorative sur laquelle est inscrit : « Aux héros et martyrs de la Résistance, tombés pour la libération dans ce vallon en juillet-août 1944 ».

Enfin, à l’endroit où eu lieu les exécutions se trouvent à présent des plaques nominatives en marbre pour chaque fusillé, une croix de Lorraine et un autel.

Les opérations étaient principalement dirigées par la Gestapo et la SS. La Milice a également joué un rôle dans les exécutions. On ne connait pas exactement les personnes qui ont orchestré ces opérations mais nous avons tout de même quelques noms comme le milicien Giovani Galina, ou encore un SS appelé Eric Klotz.

Ceux qui exécutaient les ordres étaient principalement des militaires, dont les SS, et miliciens, recrutés parmi les truands locaux. Leur nombre précis est inconnu mais était sans doute faible car ces opérations étaient « secrètes » et il ne fallait pas attirer l’attention. La division Brandebourg, de la Wehrmacht, a également participé au moins indirectement aux massacres : un certain nombre de volontaires français de ce corps d’armée ont infiltré les réseaux de Résistance.

Le lieu où s’est déroulé le massacre est à l’intérieur d’une forêt entre Signes et Cuges, dans un vallon. Le choix de ce lieu n’est pas anodin : il est à l’écart et a été choisi pour que personne ne s’aperçoive de la violence du massacre.

La première salve d’exécutions est la mieux renseignée, du fait du témoignage d’un témoin oculaire. Rappelons que les victimes de ce massacre ont tout d’abord été torturées, pour la majorité, par la Gestapo de Marseille, puis enfermées à la prison des Baumettes. Les résistants ont ensuite été amenés en bus dans un lieu désert, proche du vallon de Signes. Ils subissent à cet endroit une parodie de jugement où tous, sauf un, sont condamnés à mort. Ils sont ensuite attachés deux par deux, en partie déshabillés, puis violemment frappées à coup de crosse pour les faire descendre dans le vallon. Lors de la descente, ils entonnent la Marseillaise. C’est alors que le bucheron Maurice Percivalle les entend et observe la scène de loin. Après les avoir fait creuser une fosse, toujours au son de la Marseillaise, les soldats allemands les ont fusillés puis enterrés dans cette même fosse. Certains étaient encore vivants. De la chaux vive est alors jetée sur les corps et les visages, afin de rendre difficile leur identification.

Après la guerre, Maurice Percivalle emmène les enquêteurs en charge jusqu’au lieu du massacre. Les corps sont alors déterrés par des prisonniers allemands, puis sont petit à petit identifiés. Les restes sont rendus aux familles. Seuls les corps non identifiés reposent encore sur le site. Les victimes du 12 Aout ont été inhumées au cimetière Saint Pierre à Marseille.

Deux massacres se sont déroulés dans la forêt de Signes : le 18 Juillet 1944 et le 12 Aout 1944. Durant tout le mois de Juin beaucoup de résistants sont arrêtés par les miliciens (souvent après trahison ou infiltration d’espions dans les réseaux de résistance), torturés, puis enfermés dans la prison des Baumettes, à Marseille. Le 18 Juillet, 29 résistants condamnés sont amenés en bus dans un lieu désert faisant partie de la forêt de Signes, et 9 le 12 Aout. Ils sont ensuite sauvagement abattus. Après la guerre les victimes ont été déterrées et identifiées ; seul 3 restent anonymes.

Ces personnes ont été tuées car elles étaient impliquées dans des mouvements de résistance (CDL, AS, Libération, MVR…). Pour beaucoup, l’arrestation est due à l’action d’agents infiltrés dans la Résistance, principalement Maurice Seignon de Possel-Deydier, alias Noël dans la Résistance, devenu l'agent Érick dans la Gestapo et Edward Desdemaines, alias Hugon. A noter que Maurice Seignon semble avoir trahi en échange d’une somme d’argent. Après l’avoir utilisé, la Gestapo le fait exécuter le 7 août 1944.

38 victimes ont été tuées sur ce site, 29 le 18 juillet 1944 et 9 le 12 août 1944.

Lors de la fusillade du 18 juillet, 26 hommes âgés de 20 à 60 ans ainsi que trois inconnus ont été tués. Il n'y avait pas d'enfants ni de femmes. Lors de la fusillade du 12 août 1944, 8 hommes âgés de 20 à 44 ans ainsi qu'un inconnu ont été tués. Au total 34 hommes et quatre non-identifiés ont été fusillés. Parmi eux, 14 venaient de Marseille, 6 des Basses-Alpes. Les autres de Lançon, Nîmes, Manosque, les Arcs, Toulon/Digne, des Bouches-du-Rhône, Bras-d ’Asse, Sisteron, Oraison…

Beaucoup étaient membres du CDL, du Spécial Operations Exécutive (SOE), des MUR... On dénombre également un certain nombre d’officiers parachutés. Le massacre de Signes a porté un coup dur à la Résistance marseillaise et provençale, en décapitant une grande partie des principaux réseaux et en éliminant des résistants très actifs.

Les victimes des massacres :

  • Marcel ANDRÉ : 44 ans directeur d’école

  • André AUNE : 45 ans courtier

  • George BARTHÉLEMY : 37 ans, lieutenant FFI

  • Lucien BARTHÉLEMY : 40 ans, agent commercial

  • Charles BOYER : 59 ans, avocat

  • Albert CHABANON, 29 ans, professeur

  • Henri CHANAY, 30 ans, officier français

  • Roger CHAUDON, 36 ans, directeur de la coopérative agricole

  • Georges CISSON, 34 ans, ingénieur

  • Paul CODACCIONI, 55, contrôleur principal des PPT

  • François CUZIN, 29 ans, professeur de philosophie

  • André DAUMAS, 44 ans, médecin

  • Jean-Pierre DUBOIS, 49 ans, décorateur

  • Léon DULCY, 32 ans, médecin

  • Guy FABRE, 19 ans, étudiant

  • Maurice FAVIER, 27 ans, secrétaire de Mairie

  • Paul KOHLER, 44 ans, chef mécanicien

  • Pierre-Jean LAFFORGUE, 29 ans officier français

  • Emile LATIL, 41 ans, peintre

  • Jean-Louis LESTRADE, 20 ans, étudiant

  • Maurice LEVY, 32 ans publiciste

  • Jean LIBERT, 20 ans chef du service de liaison du MLN

  • René MARIANI, 22 ans, étudiant

  • Louis MARTIN-BRET, 46 ans, directeur de coopérative

  • Jules MOULET, 45 ans, entrepreneur

  • Jean M. MUTHULAR, 34 ans, officier américain

  • Francis NINCK, 30 ans, officier français

  • Léon PACAUD, 31 ans, officier français

  • François PELLETIER, 23 ans officier français

  • Jean PIQUEMAL, 39 ans, infirmier

  • Terce ROSSI, 31 ans, officier français

  • Georges SAINT-MARTIN, 20 ans, étudiant

  • Robert SALOM, 18 ans, étudiant

  • André WOLFF, 44 ans, notaire

  • 3 inconnus